Gérald Goarnisson a travaillé 50 ans à l’OPHLM – devenu OPH puis Coop’Ivry Habitat. Celui qui, de toute l’histoire de l’organisme, a eu la plus longue carrière professionnelle vient de prendre une retraite bien méritée.
Gérald nous accueille dans son bureau, au 15 rue Raspail, entouré de souvenirs et d’œuvres d’art. D’abord réservé, il s’ouvre rapidement à nous. « Je suis né et j’ai toujours habité à Ivry. Après avoir obtenu mon CAP, j’ai cherché du travail. Un jour, j’ai reçu une lettre dans ma boite : l’OPHLM souhaitait m’embaucher pour devenir électricien dans la régie ouvrière qui était en train d’être mise en place. J’ai commencé mon contrat le 2 janvier 1972. J’avais 17 ans. »
Le jeune homme se fait remarquer par ses compétences et sa passion pour le service public. À la fin des années 70, il quitte provisoirement l’Atelier pour le Siège où il occupe la fonction de surveillant de travaux. « Cette nomination était un peu contre mon gré… alors quand en 1982, on m’a proposé de devenir responsable de l’Atelier, je n’ai pas hésité une seconde : j’y suis retourné ! » Il occupe ce poste jusqu’au 31 janvier 2022, avec un petit interlude, entre 1991 et 1996, où il avait également en charge le service Maintenance.
Des innovations technologiques et initiatives culturelles
On ne peut pas écrire le portrait de Gérald sans parler de ses nombreuses initiatives et innovations. « Je me suis très tôt intéressé à l’informatique, poursuit l’ingénieur territorial principal. D’ailleurs, l’Atelier a été le premier service à être équipé de micro-ordinateurs, au milieu des années 80. » Au début des années 90, il a l’idée d’un système de télécommande infrarouge dont il équipe tous les parkings de l’OPHLM, le Keypass. Pour cette invention, l’Office obtient le Grand prix du management immobilier et technique. Il crée ensuite le Sage, un système d’interphonie pour joindre son gardien directement sur son téléphone portable Bi-Bop.
Un autre de ses succès : les expositions L’Art au Travail. « Si je m’attache autant à la culture, c’est parce que quand j’étais jeune, elle était pour moi inaccessible. J’ai sept frères et sœurs et je n’ai pas eu la chance de faire des études », confie-t-il. Alors, quand en 1993, le plasticien Robert Milin le contacte pour lui proposer d’exposer ses œuvres à l’Atelier, le chef de la Régie est ravi. C’est la première étape d’un partenariat qui se poursuivra chaque année avec des artistes et la galerie Fernand Léger. « Je suis heureux que le 15 rue Raspail soit devenu une institution de l’art populaire et qu’il ait donné envie à certains d’aller au musée : c’est une ouverture sur le monde. »
En 1994, l’Atelier participe à la création de l’Observatoire de la Ville sur la terrasse de la tour Lénine. Pendant 10 ans, Gérald est détaché quelques heures par mois pour faire découvrir les hauteurs d’Ivry à des groupes scolaires. Le projet reçoit en 2002 le Prix des collectivités territoriales.
Toutefois, la plus grande satisfaction de Gérald Goarnisson reste le service que ses équipes ont rendu aux locataires et aux amicales. « Aider des familles ou des personnes isolées, c’est réconfortant et c’est une mission primordiale pour un bailleur social. »
Quels projets pour le futur retraité ? « Je n’ai rien prévu de particulier. Je n’aurai pas le temps de m’ennuyer : j’ai déjà de nombreuses activités et mes petits-enfants à m’occuper. Ce qui est certain, c’est que je resterai à Ivry, une ville où j’ai fait de merveilleuses rencontres. » Nous lui souhaitons une belle, heureuse et longue retraite !
Rémi TANGUY