Trois de nos dernières constructions font la part belle au béton. Contrairement aux idées reçues, tous les bétons ne sont pas identiques. Les chercheurs continuent de s’intéresser, pour exemple, au pouvoir autoréparant du béton, capable de réparer des fissures apparues au fil du temps qui passe. Retrouvez ici les témoignages de deux architectes ayant travaillé avec votre bailleur.
« Le béton est un matériau noble qui répond à une exigence qualitative. Coulé sur place, il livre dans cette opération immobilière ses vibrations, ses variations de texture et de teintes conférant ainsi à cet ensemble sa singularité. Composé avec des agrégats de Seine, cet élément, en plus d’être durable, ne brûle pas, ne rouille pas, et ne s’altère pas. Autre avantage ? En réfléchissant la lumière, il garantit une diffusion maximale de la lumière. Un phénomène accru avec la pose de réflecteurs de lumière posés en drapeau sur les façades nord. »
Marjolijn Boudry et Pierre Boudry,
architectes et créateurs de la société Boudry & Boudry
Architectes pour la construction rue Auguste Pioline
« Ce projet présente une structure ainsi qu’une façade en béton armé. Le béton «nous a choisis» mais je n’y étais pas opposée. D’un point de vue esthétique, j’adore ce matériau. Cette résidence fait écho aux projets emblématiques du logement innovant à Ivry-sur-Seine réalisés de R-Gailhoustet, J-Renaudie, ou encore de l’Atelier Montrouge. Tous sont en béton. Le béton s’est imposé. Car, en 2015, ce matériau était le seul à répondre aux exigences du projet (réglementation, budget, planning, surface, etc.). De plus, son utilisation permettait la mise en application de la mutabilité sans entraîner de surcoût. Il nous semblait essentiel de démontrer qu’on pouvait construire des logements évolutifs en France en utilisant des matériaux et procédés traditionnels. Les voiles béton de contreventement fonctionnent déjà comme division entre les deux futurs potentiels logements – car son épaisseur répond aux contraintes acoustiques et de protection contre les incendies. Les « plugs » – balcons fermables en porte-à-faux de plus de 3 mètres – n’auraient pas été envisageables sans le béton. Ce matériau a donc facilité la création de typologies évolutives. Par exemple, la divisibilité future d’un logement T5 en 2 logements T3 + T1 permettra à son propriétaire de se «débarrasser» de l’espace qu’il n’utilise plus. Cette démarche génère un logement supplémentaire sans construire en plus. Cette stratégie est durable d’un point de vue social, économique et environnementale. Il pourra ainsi réduire ses charges et avoir un complément de revenus. Il s’agit, de surcroît, d’un matériau longève et durable dont l’entretien est facile. Plus de 30% du béton coulé sur place est bas carbone. Le béton sert à la fois d’élément structurel et de matériau de façade permettant aux étages de ne pas être entièrement identiques. Les façades révèlent la richesse intérieure du bâtiment : la composition des fenêtres, leurs dimensions et même la couleur des voussures. Le béton, étant à la fois structure et représentation, adhère à cette logique narrative. »
Beatriz Ramo, architecte pour Start
STAR strategies + architecture